vendredi 29 octobre 2010

Les terres du bout du monde

La fin du mois d'octobre est certainement le plus beau moment de l'année pour découvrir l'Ouest de l'Irlande. L’automne s’est emparé de la nature et l’a parée de ses plus belles couleurs. L’ocre et le rouge sont les teintes chaudes qui annoncent les froides journées d’hiver.
Mais surtout, les landes du Connemara sont le couronnement d'un road trip aux alentours de Galway.

J'ai aimé les grandes étendues battues par le vent et la pluie qui vous donnent l'impression d'être au bout du monde, loin de tout.

J’ai aimé les faibles rayons de soleil qui percent à travers les lourds nuages gris du Connemara.

J'ai aussi aimé le soin qu'ont les irlandais à ne pas envahir leurs paysages de constructions et installations pour touristes en manque de (leur) vie citadine.

J’ai aimé la majestueuse abbaye de Kylemore, le château le plus romantique que je connaisse. Il surgit au détour de la route, juste au moment de passer un petit pont. Il est là, fier et pourtant si humble dans le décor grandiose qu'il s'est choisi.

J'ai aimé l'arc en ciel qui a traversé le ciel du Connemara. Véritable pont d’union entre la grisaille et la lumière du soleil.

J’ai aimé les moutons qui paissent dans les prés et grimpent sur les collines les plus pentues. Ils sont les symboles forts de cette région si tranquille.

J’aime le décor féérique, presque magique du Connemara. Une pointe de mystérieux jaillit de ses lacs et de ses montagnes.


Photos: leschroniquesdelouise

lundi 25 octobre 2010

Jockeys et chevaux à Leopardstown

Une après-midi à Leopardstown, dans la banlieue de Dublin. Les courses de chevaux y battent leur plein. Les arbres rougeoient et les dublinois se pressent au champ de course pour parier.
Les jockeys discutent avec leur entraîneur avant de monter sur leur cheval, sous les yeux d'une foule d'habitués qui courent ensuite trouver une place dans les gradins.


A 13h55, la première course démarre. Debout, les spectateurs suivent des yeux leur monture favorite avec des jumelles ou boivent leur bière nerveusement.
Tout va très vite, si vite. Le jockey rose est rattrapé par le bleu, et les chevaux atteignent déjà l'arrivée sous les acclamations de la foule.



L'après-midi va être rythmée par des courses chaque demi-heure. Les spectateurs vont tour à tour admirer les cavaliers et leurs montures de l'autre côté du bâtiment, puis revenir sur le champ de course pour parier et encourager.

Il est 16h et les jockeys montent en selle, tandis que le faible soleil d'octobre laisse place aux nuages. La pluie n'est plus très loin.


Photos: leschroniquesdelouise

mercredi 13 octobre 2010

Chopin s'invite à Dublin sous les couleurs du Brésil

6 pm, Kildare Street.
Une pluie fine tombe sur Dublin lorsque les invités gravissent les marches du Royal College of Physicians d'Irlande. Ils se sont pressés de répondre à l'invitation de l'ambassade du Brésil pour un récital de Chopin avec le célèbre pianiste brésilien Arthur Moreira Lima.

Tout le gratin diplomatique et dublinois, en grande tenue, traverse les couloirs du majestueux College et rejoint la salle du concert où un piano à queue trône devant les chaises rouges. Deux messieurs parlent en portugais, deux autres en anglais. Une dame en robe longue s'assoit dans les premiers rangs marqués "réservés".
Bientôt l'hôte de marque fait son entrée, en queue de pie, applaudi par le public avide de musique. L'ambassadeur du Brésil se lève et, devant le drapeau de son pays, présente en quelques mots l'illustre musicien qui, après des études à Moscou et Paris, s'est produit dans le monde entier.

Un immense silence envahit soudain la salle et le pianiste commence à jouer. Il interprète ce soir essentiellement du Chopin. Polonaise, Sonate, Marche Funèbre, il est transporté par sa musique et transporte son auditoire avec lui. Pianiste depuis l'âge de six ans, la musique n'a plus de secret pour lui et il la fait vivre en même temps que ses doigts courent sur le clavier.
Voici qu'il enchaîne des Valses et termine la première partie de cette soirée par la Valse op 64 n°2. Un véritable enchantement.
A l'entracte, quelques retardataires s'empressent de trouver des chaises restées vides, tandis que d'autres courent se rafraîchir au buffet.

Arthur Moreira Lima sourit lorsqu'il entre à nouveau dans la salle et entame la deuxième partie de son récital. Chopin est toujours au programme. Ballade, Mazurchas et Scherzo. Mais le pianiste a choisi de jouer une valse d'Ernest Nazareth puis la "Festa no Sertão" d'Heitor Villa-Lobos pour terminer la soirée. Avec ces deux derniers morceaux, il lance une invitation au public à voyager dans son Brésil natal. Chaque invité semble fasciné, ému. Et ne cesse d'applaudir le musicien qui achève son récital.

En quittant la salle, chacun salue des connaissances, les mondanités vont bon train devant les buffets. Afin de se remettre de ses émotions musicales, rien de mieux qu'un verre de vin rouge que l'on savoure avec délice au pays de la bière.