lundi 30 mars 2009

Je ne suis plus en Europe


Une fois de plus me voilà de retour d'un Paris-Madrid, Madrid-Paris. Toujours ce même rituel à l'aéroport: attendre et attendre, passer la sécurité et encore attendre. Finalement, me voilà dans l'avion, installée à côté du hublot et toute heureuse de m'envoler vers l'Espagne.

C'est vrai que depuis déjà plusieurs années ces allées et venues entre la France et la Péninsule Ibérique se sont faites plus fréquentes parce que plus faciles. Et ceci grâce à l'Europe. On en parle de cette Europe mais bien souvent on ne réalise pas tout ce qu'elle a changé dans notre quotidien. De la monnaie unique à l'espace Schengen en passant par les programmes d'études Erasmus, elle nous pousse à partir à la découverte de nos voisins européens.

En survolant la région de Madrid, les autoroutes que je voyais depuis le hublot ont attiré mon attention. Je n'ai pu m'empêcher de repenser au cours de politiques communautaires suivi la veille où il était question de subventions européennes. Le réseau autoroutier espagnol a été construit en très grande partie grâce à ces fameuses subventions. L'Europe a cela de bon qu'elle a aidé les Etats européens dans leur développement économique.

Atterrissage à l'aéroport Barajas de Madrid. "Nous allons vous ramener dans l'espace Schengen", nous annonce t-on. D'où la nécessité de prendre un bus qui nous amène au terminal sans avoir à passer par les douanes.

Il n'y a plus de frontières, seulement cet espace européen qui nous fait passer d'un Etat à un autre sans presque s'en rendre compte. Comme citoyens européens, chacun se sent un peu chez soi en voyageant dans un autre Etat membre.

Seulement voilà, dès que je franchis la porte du terminal, je sens l'odeur de l'Espagne. Des mots castillans jaillissent de tous côtés, on crie, on s'active. Dehors, un splendide soleil luit. Me voilà bel et bien en Espagne, je ne suis plus en Europe.

samedi 7 mars 2009

Un poète au quartier latin

Vendredi, j'avais rendez-vous avec un poète dans le quartier latin. Ne peut-on rêver mieux quand on aime écrire, qu'on est à Paris et qu'on n'imagine pas la vie sans littérature?...
Je le rejoins dans un petit café où étudiants et artistes aiment se retrouver.

L'art d'écrire. Ainsi aurai-je pu intituler ces quelques lignes, car en effet c'est bien ce thème que nous avons principalement évoqué durant toute notre discussion.
Ce poète assez atypique me parle de Baudelaire, des deux qualités d'un écrivain (les idées et le style), de ceux qui n'ont vécu que pour la seule passion de l'écriture, de notre époque qui recherche désespérément de nouveaux Racine, Hugo, Balzac, Colette, Rimbaud...

"Pourriez-vous ne plus écrire?" me demande t-il soudain.

Puis, il me tend l'extrait d'un cours du Professeur Bernard Frank de l'année 1979, où je lis le nom de mon interlocuteur. C'était à l'époque où il suivait ses cours au Collège de France. Le maître décrit ainsi son élève qui "dit avoir du mal à écrire, ne peut le faire qu'immédiatement au réveil, avant de se lever, de manger, comme s'il tirait profit de prolonger en quelque sorte "administrativement" la nuit."

J'aime ces contacts informels qui tranforment quelques instants nos existences et nous donnent de nouveaux réflexes. Je ne peux m'empêcher d'aller ensuite flâner dans les librairies du quartier latin. En quête d'un livre. En quête de mots.

Je voudrai terminer en mentionnant l'ouvrage de Jacqueline de Romilly, Dans le jardin des mots, que j'ai relu récemment et que je vous encourage à lire. Elle essaie d'y faire partager son amour de la langue française. À partir d'un mot qu'elle a choisi, elle en précise les racines, les sens et les différentes évolutions. Ainsi, tout en insistant sur la beauté de la langue française, elle veut aussi évoquer les dangers qui la menacent et souligner la nécessité de soigner notre langue!