vendredi 3 septembre 2010

Le festival de l'image

A Perpignan, le rendez-vous annuel des photojournalistes du monde entier est, une fois de plus, un succès. La ville catalane voit ses terrasses et ses places assaillies par les professionnels de l'image, appareils photo à la main, badges du festival autour du cou. Ils déambulent dans les rues de la ville, d'expositions en conférences, jamais pressés, plutôt décontractés.
Le matin, ils prennent la direction du Palais des Congrès pour des rencontres et débats.
Le soir, ils se pressent au Campo Santo, cloître accolé à la cathédrale, où un écran géant et des gradins accueillent des spectateurs avides d'images. Ces soirées quotidiennes retracent l'actualité de l'année écoulée et développent divers sujets en lien avec l'état du monde. Sous le ciel étoilé et dans le décor silencieux des pierres millénaires du vieux Perpignan, la défense du photojournalisme bat son plein.

L'intérieur de l'église des dominicains où sont exposées les photographies de Michael Nichols sur les séquoias en Californie

Depuis vingt-deux ans, Visa pour l'image envahit, durant deux semaines, les hauts lieux historiques de la ville où de nombreuses photographies sont exposées. Elles présentent des sujets brûlants d'actualité et sensibilisent les opinions.
Les violences contre les femmes indiennes, la guerre de Gaza, les arbres en Californie, les pèlerinages dans les différentes religions du monde, la polygamie aux Etats-Unis, la Jérusalem chrétienne, le séisme d'Haïti montrent bien la grande diversité des expositions de Visa pour l'Image.

Vendredi 3, 19h15. Le Figaro Magazine convie les professionnels du festival à un cocktail dinatoire au Clos St Jean. L'entrée est fermement gardée par de jeunes hôtesses, le carton d'invitation est le sésame précieux de ce lieu privilégié. Dans la cour du restaurant, les buffets regorgent de spécialités aux couleurs du sud. Tout autour, on parle anglais, espagnol, japonais.

Carton d'invitation du Figaro Magazine

19h35. "Oui, c'est vrai qu'il y a beaucoup de photojournalistes", s'exclame une élégante photographe, tandis que son interlocuteur s'épanche sur les difficultés du métier. Une journaliste de Reporters sans Frontières cherche des yeux un visage connu dans la foule. Derrière elle, une femme allume une cigarette en tapotant sur son blackberry. Dans un coin, une tête dépasse toutes les autres: Jean-François Leroy, fondateur et directeur du festival, est très entouré.

20h10. Les invités continuent d'affluer dans la cour contigüe aux murs de la cathédrale.



Samedi 4, 11h, Palais des Congrès. Martina Bacigalupo est l'heureuse lauréate du Prix Canon de la Femme Photojournaliste. Décerné par l'Association des Femmes Journalistes (AFJ) et soutenu par Le Figaro Magazine, ce prix permet de soutenir un projet photos pendant un an et met ainsi en lumière le travail des femmes reporters. Celles-ci préfèrent bien souvent les sujets les plus difficiles et il n'est pas rare de les retrouver pendant des guerres ou dans des contextes de violence.

Canon, principal partenaire du festival, a installé ses quartiers au rez-de-chaussée du Palais des Congrès. Un espace où seul les "badgés" peuvent entrer. Les photojournalistes vont se lover dans les gros fauteuils blancs entre deux conférences, profitent de l'air conditionné, admirent les appareils photo en vitrine ou peuvent aller se faire photographier dans le petit studio aménagé pour l'occasion.

Dimanche, les professionnels de l'image rentreront à Paris, à Londres, à Barcelone, à Tokyo. Et Perpignan retombera dans sa tranquilité méditerranéenne en attendant la prochaine édition de Visa pour l'image.


Photos: leschroniquesdelouise