samedi 13 février 2010

Se souvenir des Camondo

Un petit goût d'orientalisme dans les intérieurs d'une maison bourgeoise du début du vingtième siècle. Un trésor niché à deux pas du parc Monceau.

Nissim de Camondo était fils, petit-fils et arrière petit-fils de mécènes juifs venus de Constantinople et installés à Paris. Il aurait pu reprendre les activités de son père et vivre heureux dans la somptueuse demeure familiale du 8e arrondissement. Le destin en a décidé autrement: aviateur durant la première guerre mondiale, Nissim est mort lors d'une mission.
Son père, Moïse, lègue son hôtel particulier à l'Etat peu avant de mourir, pour qu'il devienne un musée portant le nom de son fils.
Dans chaque pièce où l'on pénètre, il semble qu'un Camondo va nous recevoir ou nous saluer. Tout est en ordre. Les salons sont chaleureux, la bibliothèque et ses beaux livres tendent leurs bras au visiteur, l'ascenseur n'attend plus qu'un passager pour monter. Peut-être que la famille est tout simplement sortie et ne rentrera qu'à l'heure du thé. Les domestiques porteront alors une collation dans le salon bleu, au moment où la nuit tombe et qu'il fait bon être chez soi.


Voir aussi l'exposition "La splendeur des Camondo, de Constantinople à Paris (1806-1945)" au musée d'art et d'histoire du Judaïsme (Paris 3e).

À lire : Le dernier des Camondo, Pierre Assouline