lundi 28 février 2011

Lacroix évoque les femmes d'Orient

Musée du quai Branly. Le couturier Christian Lacroix a sélectionné des costumes et parures venus d'Orient à l'occasion de l'exposition "L'Orient des femmes".
Pour le plus grand plaisir des yeux, des robes brodées de fils multicolores jalonnent les salles sombres du musée. De la Syrie à la Palestine, les femmes ont porté ces vêtements traditionnels. Aujourd'hui, les tenues occidentales ont pénétré leurs modes de vie.

Les nostalgiques ne pourront que relire Le désert de Pierre Loti lorsqu'il évoque ces femmes qui semblent si inaccessibles. "Quand elles soulèvent, pour mieux nous voir, leurs voiles d'un bleu sombre saupoudré de gouttes de pluie, on dirait des châsses: leurs figures sont cachées sous des réseaux de corail et d'argent, à travers lesquels elles nous regardent et qui descendent en pendeloques brillantes sur leurs gorges..."

Cette exposition se raccroche si bien à l'actualité. Le monde arabe aspire à un modèle politique occidental, mais il ne doit pas pour autant oublier ses racines et sa culture. Christian Lacroix rappelle très justement que "ce qui dissimule ces femmes les raconte bien mieux que n'importe quelle mode occidentalisée".



Photos: leschroniquesdelouise

mercredi 23 février 2011

Identité catalane et Europe

Gare de Perpignan. Il est presque 15h20 et le TGV en provenance de Barcelone est annoncé. La ligne à grande vitesse ne fonctionne pourtant qu'à partir de Figueres. Les travaux n'en finissent plus, mais voilà que le "centre du monde" -selon la formule du peintre Dalí- est doté depuis peu d'une gare TGV toute neuve.
Sur les quais, on lit désormais le nom de la ville en catalan, Perpinyà. Rien de nouveau sous le soleil puisque, dans l'ancienne capitale des rois de Majorque, il est la langue numéro deux.
Mais le nouveau projet de jonction ferroviaire avec la Catalogne espagnole semble impliquer un certains nombre d'harmonisations nécessaires. Une fois que le train a démarré en direction de Paris, le conducteur souhaite un bon voyage dans la langue de Salvador Dalí.
Et jusqu'aux portes de la capitale, il annoncera ensuite chaque gare en castillan. Comme il est étrange d'entendre de l'espagnol dans un TGV. Puis, que "la Renfe vous souhaite une bonne soirée" une fois arrivés gare de Lyon à Paris.
Que l'Espagne est loin, et qu'elle semble proche soudainement. C'est cela l'Europe. C'est la volonté de rendre plus proches deux capitales. Madrid ne sera plus très loin de Paris une fois le projet TGV terminé. Il suffira de prendre l'AVE jusqu'à Barcelone, puis le Train à Grande Vitesse avec la SNCF pour un voyage de moins de six heures jusqu'à la ville lumière.

L'identité catalane était au plus fort de son existence samedi dernier lors des funérailles du grand chanteur Jordi Barre. Quelques 1.200 personnes étaient venues lui rendre un dernier hommage à la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Perpignan. L'auteur-compositeur catalan s'était produit à l'Olympia, et même au Japon. La Catalogne pleure l'emblématique voix a capella du Roussillon.

dimanche 20 février 2011

Skieurs et blancheur pyrénéenne

Alors que les amandiers sont en fleurs dans la plaine du Roussillon, la neige pare encore les sommets pyrénéens de sa blancheur immaculée.

Dans une station proche de la frontière, les skieurs dévalent les pistes désertées par les groupes scolaires. La fin des vacances approche. Dans la queue des télésièges, les jeunes espagnols sont nombreux. Ils parlent catalan ou castillan. Arrivés en haut des remontées, ils se ruent vers le snowpark.

Un skieur senior accapare toute l'attention: sa combinaison rouge contraste avec sa peau (trop) brunie par le soleil ; le poste radio qu'il a calé dans son sac à dos émet une musique classique sur laquelle il danse en slalomant.
Les moniteurs de l'ESF semblent en vacances. Ils s'élancent seuls sur les pentes rouges et noires.


Photos: leschroniquesdelouise

jeudi 10 février 2011

Colin Firth sous les projecteurs

Photo: filmsfix.com

Le génial Colin Firth vient de décrocher le Golden Globe du meilleur acteur pour sa prestation dans Le discours d'un roi. Le film actuellement à l'affiche suscite un véritable engouement dans le public britannique et étranger. Même la reine Elisabeth II a beaucoup apprécié ce long-métrage qui retrace l'histoire de son père.
A la veille de la seconde guerre mondiale, George VI monte sur le trône alors qu'il essaie de se défaire de son bégaiement. S'exprimer en public relève pour lui d'une véritable torture. Grâce à l'aide du thérapeute Lionel Logue, le roi prononce son premier discours de guerre et redonne courage à tout le peuple britannique.
Un film aussi drôle qu'émouvant qui dévoile la vie de ce souverain relativement mal connu.

Colin Firth a certes un peu vieilli, mais comment ne pas oublier le séduisant Mr. Darcy de l'adaptation de Pride and Prejudice sur la BBC? Ce rôle lui a longtemps collé à la peau, donnant de lui l'image d'un homme timide.
Mais aujourd'hui, à 49 ans, l'acteur a une filmographie considérable derrière lui. Sa prestation dans A single man de Tom Ford l'année dernière lui a valu le prix d'interprétation masculine au Festival de Venise. Sa nomination aux oscars le 25 janvier dernier est certainement la dernière étape avant le couronnement de toute sa carrière.


Voir la bande-annonce du discours d'un roi

jeudi 3 février 2011

Des poneys qui font rêver de Grèce ensoleillée

Quarante ans après leur publication, Michel Déon a réédité ses Poneys sauvages.
Dans les premières pages du volume, l'auteur explique sa démarche et comment il a reconnu les faiblesses de son roman. Il raconte l'aisance qu'il a trouvé à imaginer un dialogue amoureux entre ses deux héros, Sarah et Georges. Les 500 pages font courir le lecteur dans la période d'après-guerre, de Londres à Paris, en passant par l'Irlande.

Puis, au fur et à mesure que la trame se déroule, les personnages délaissent Paris pour les îles grecques. Tandis que l'un refait sa vie sous un nouveau nom, l'autre loue une maison sur les côtes helléniques. Une jeune fille dont la beauté froide ressemble à celle d'une déesse, sillonne la mer Égée pour faire revivre le souvenir de son frère adoré.

Ces vies sous le soleil de Grèce rappellent le Voyez comme on danse de Jean d'Ormesson, là où la disparition de Romain permet d'évoquer le début d'une grande amitié sur l'île de Patmos. Un couple vient ensuite trouver son nid d'amour entre la mer et la chaleur de Grèce, laissant loin derrière lui ses obligations parisiennes.

A la relecture de ses deux chefs d'œuvre, comment ne pas rêver d'été ensoleillé tandis que Paris s'enveloppe dans son froid hivernal?