samedi 23 janvier 2010

Des musiciens clandestins à Téhéran

Après les événements de juin et les répressions qui continuent de sévir en Iran, Les chats persans est un film brûlant d'actualité. Il nous plonge dans le quotidien des jeunes iraniens qui survivent dans la République Islamique avec leurs passions et leurs espoirs.

Alors que les jeunes groupes de musique fleurissent en Europe, ils sont considérés comme un crime en Iran et poussent les jeunes talents à l'exil.
Le régime n'apprécie pas la musique et surtout pas le rock, venu d'Occident.
Le réalisateur Bahman Ghobadi a choisi de mettre en scène la jeune Negar et son ami Ashkan qui veulent monter un groupe d'hindie rock et partir donner des concerts en Europe, seule alternative aux interdictions du régime. Il a tourné secrètement dans des salles de concert et des studios clandestins où survivent, malgré tout, de nombreux groupes de musique.
Malgré quelques scènes un peu lentes dûs au style documentaire-fiction, on espère un dénouement heureux pour les deux jeunes musiciens qui cherchent à obtenir de faux papiers, ainsi qu'un batteur et deux guitaristes.
Au fur et à mesure de leurs rencontres, ils assistent aux répétitions de groupes amis dans des lieux secrets voire incongrus: une grange, une cabane construite sur les toits ou encore les fins fonds d'une cave. Et chaque chanson, dont la plupart en persan, s'illustre d'une séquence d'images sur le quotidien de Téhéran.
Pour un peu de musique "défendue", Negar et Ashkan vivent un drame. La nature des obstacles qu'ils ont à surmonter rappellent ceux de la jeune Marjane Satrapi, héroïne de Persépolis, qui cherchait à échapper à l'emprise religieuse en Iran dans les années 80.
Véritable ode à la liberté, Les chats persans, en plus d'informer sur un pays plongé dans l'obscurantisme, dévoile la réalité d'une culture trop souvent lourde de clichés.
Une chanson de rap persan invoquant Dieu au dessus des toits de Téhéran ou une fête bourgeoise arrosée d'alcool qui finit par une descente de police suffisent à montrer une jeunesse iranienne bien plus proche de nous qu'on ne pourrait l'imaginer.


vendredi 15 janvier 2010

2010 et l'Europe

2010 sera très certainement l'année de l'Europe.
Le Traité de Lisbonne vient (enfin) d'entrer en vigueur et de nouveaux changements viennent bouleverser le paysage européen.
Désormais, on ne parle plus de Communautés Européennes mais bien d'Union Européenne. Cette dernière a enfin acquis la personnalité juridique et de plus en plus de compétences lui sont transférées.
C'est une évolution qui devenait plus que nécessaire. L'UE n'est plus une notion floue mais bien une entité, un tout.
C'est une bonne chose pour les juristes et pour les politiques.
Est-ce une bonne chose pour les citoyens européens?
Car enfin ce qu'ils ne savent pas, c'est que le principe de primauté de la loi européenne sur les lois nationales est désormais consacré. Ce dernier n'est pas inscrit dans un article du Traité mais dans l'annexe n°17 (article 1-6), ce qui n'est en fait qu'un choix politique, un leurre. Car en réalité, l'annexe a les mêmes applications et conséquences juridiques que les articles du Traité; la norme européenne prime donc désormais sur toute loi nationale.
Une autre innovation majeure du Traité de Lisbonne réside dans la création de deux nouvelles fonctions: un président permanent du Conseil européen (réunion des chefs d'Etat et de gouvernement) et un haut représentant pour les relations extérieures. Lisbonne implique donc une réunification de la fonction internationale.
La nomination d'un président du Conseil, le belge Herman Van Rompuy, n'a, pour l'instant, pas aboli la présidence tournante des Etats. L'Espagne vient ainsi d'entamer ses six mois de présidence et Zapatero va devoir coordonner son action à celle de Van Rompuy.
Une Europe à deux têtes pour 2010.