dimanche 19 avril 2009

Retour dans le XVIe siècle


Puisque quelques-uns d'entre vous m’ont demandé de commenter certaines de mes lectures, j’ai choisi dans cette nouvelle chronique de vous parler de trois ouvrages qui m’ont fait découvrir la beauté de la France du XVIe siècle, la France de la Renaissance, des châteaux et des rois mécènes. De plus, des séjours en Val de Loire m’ont permis d’apprécier la beauté de ses châteaux.
Le roman de Chambord, comme son titre l’indique, est une longue fresque chronologique qui rapporte les origines du château, les évènements qui s’y sont déroulés, les rois et les hommes qui s’y sont intéressés. Au fil des chapitres, Xavier Patier nous livre l’histoire du plus fascinant des châteaux français. En le lisant, on a envie d’en voir (ou revoir) les imposantes murailles, d’apercevoir sa silhouette au fond de la forêt, de repartir sur les traces de François Ier.

Ces châteaux qui ont surgi à l’aube du XVIe siècle et n’ont cessé de fleurir avec les successeurs de François Ier, étaient des symboles de la puissance royale et du génie français. On les faisait construire pour éblouir l’ennemi, braver l’empereur ou faire rayonner la culture française. Mais ces châteaux étaient aussi le refuge du roi loin de la cour de Paris ou encore un gage d’amour envers sa dame. Ainsi Diane de Poitiers reçut-elle Chenonceau comme cadeau d'Henri II, son royal amant et de vingt ans son cadet.

L’art de vivre au temps de Diane de Poitiers est un portrait vivant de cette femme d’élégance, de beauté et de goût qui, sans avoir eu une vie exemplaire, ne fut pas moins l’une des plus grandes mécènes de son temps et qui rayonna sur son époque.

Mais, bien que ces deux livres soient de précieux guides pour une meilleure approche de la Renaissance, le roman de Jeanne Bourin reste sans conteste celui qui m’a le plus fascinée sur l'histoire du XVIe siècle.

Les amours blessées relatent l’histoire d’amour d’un poète à l’époque d’Henri II, un poète qu’on oublie souvent ou qui fait partie d’un mythe qu’on ne cherche plus à creuser : Pierre de Ronsard a pourtant été le plus grand artiste de son temps. Lors d’un bal à Blois en 1545 il tombe fou amoureux de la jeune Cassandre Salviati; des amours qui durèrent pendant plus de quarante ans et qui furent sources d’inspiration inépuisables du poète.
Cette époque reste assez contrastée avec des conflits qui déchirent l’Europe, des règnes trop courts, des guerres de religions, cependant Jeanne Bourin parvient à reconstituer le cadre de la vie quotidienne d’une femme et d’un homme pris dans la tourmente de leur histoire.

En fermant le livre, on ne peut que se remémorer les vers de Pierre de Ronsard.
Douce beauté qui me tenez le coeur,
Et qui avez durant toute l'année
Dedans vos yeux mon âme emprisonnée,
La faisant vivre en si belle langueur.
Ha que ne puis-je atteindre à la hauteur
Du ciel tyran de notre destinée?
Je changerais sa course retournée,
Et mon malheur je muerais en bonheur.
Mais étant homme il faut qu'homme j'endure
Du ciel cruel la violence dure
Qui me commande à mourir pour vos yeux.
Donc je viens vous présenter, madame,
Ce nouvel an, pour obéir aux cieux,
Le coeur, l'esprit, le corps, le sang et l'âme.