mardi 20 avril 2010

La vie aérienne

Contrariée par le volcan islandais, me voilà restée à Paris dans l'attente d'un vol pour Istanbul. C'est fou comme un voyage se prépare, se fait désirer, se dessine... Et puis, tout d'un coup, tout disparaît. La frénésie du départ, les préparatifs, les projets, les envies. Un évènement extérieur décide pour vous et vous ne pouvez rien faire ou dire. Sur ce sujet, je recommande le très bel article de Jean d'Ormesson paru hier dans Le Figaro. "Le nuage volcanique qui traverse l'Europe et perturbe le trafic aérien ramène les hommes à leur modeste condition", écrit l'académicien. La plume d'un sage sur l'Homme et la Nature.

Depuis quatre jours déjà le ciel parisien est d'un bleu profond, il scintille sous le soleil, mais il reste imperturbablement silencieux.
Pas un bruit d'avion qui retentisse. Pas une seule trace blanche qui macule le ciel. Scruter l'infini azur ne procure qu'angoisse et tristesse. Mais où est passée la vie, la vie aérienne?... Où sont les points blancs qui ont tant de fois traversé mon champ de vision en se dirigeant vers des terres lointaines?

Hier après-midi, face au Luxembourg, une foule se massait devant le bureau d'Air France. En attente de billets ou avec l'espoir d'une information.

Ce matin, on apprend que les ministres européens ont décidé de la réouverture partielle des aéroports. Au moindre bruit similaire à celui d'un avion, on sursaute et on scrute le ciel. Le trafic aérien reprend peu à peu. Mais pour combien de temps?
L'arrivée d'un nouveau nuage de cendres pourrait, encore une fois, compromettre la vie aérienne.