vendredi 16 janvier 2009

Carmen au Volksoper de Vienne

Après un voyage dans la capitale autrichienne en novembre dernier, j’ai voulu approfondir la découverte de cette ville car je dois dire qu’elle m’a séduite ! Je viens de lire Le roman de Vienne de Jean des Cars et la biographie de l’impératrice Elisabeth d’Autriche d’Egon Corti. Deux livres riches d’histoire et d’anecdotes diverses sur Vienne. Autrefois point de mire de toute l’Europe, capitale de la grande Marie-Thérèse, puis berceau de la valse, Vienne est aujourd’hui comme l’ombre d’un passé éclatant de beauté et de gloire. Les guerres et le temps ont contribué à l’éclatement de l’empire austro-hongrois…

Je ne pouvais donc m’empêcher d’évoquer cette ville (pour vous).


Carmen de Mérimée étant joué au Volksoper dans le courant du mois de novembre, je me réjouissais à l’idée d’entendre chanter ma langue dans un opéra autrichien ! Voici donc le récit d’une soirée à Vienne… :

Dans la grande salle du Volksoper de Vienne, le public occupe peu à peu les sièges : les dames ont mis leurs plus beaux atours, les messieurs leur plus bel habit. Le grand drapé rouge sur scène annonce déjà les couleurs de la tragédie de Mérimée qui va se jouer sous nos yeux.

On attend avec impatience l’ouverture, on fredonne déjà les airs si connus… Soudain la musique emplit la salle et les chanteurs entament l’histoire ; mais, ô désespoir ! la langue de Molière a été traduite dans celle de Goethe ! Quelle n’est pas notre surprise et notre déception. Cependant, la barrière de la langue semble vite oubliée lorsque s’élève le « ich liebe dich » de Don José… Et voilà qu’apparaît une Carmen provocante, une Carmen sensuelle : Carmen est belle. Les deux premiers actes ne sont que puissance des sentiments, orgueil et force de la séduction. Lorsqu’arrive l’entracte, on reste sur sa faim. Le décor et les costumes sont décidément trop allemands, on a vainement cherché une touche espagnole…


Le troisième acte comble les attentes. C’est la magnificence de l’amour: celui qui aime encore est confronté à celle qui n’aime plus.

Les dernières scènes se déroulent sur un fond drapé de rouge, Carmen a sorti sa plus belle robe de sévillane et son amant, son costume de torero. Ce pourpre évoque à la fois le sang, l’amour et le drame. On connaît la fin mais on n’ose y croire. Don José arrive et il lui dit combien il l’aime. L’air est mélancolique, rempli de désespoir, en même temps que l’aspiration d’être toujours aimé en retour. « Mais moi, Carmen, je t’aime encore. Carmen, hélas moi je t’adore … »

Carmen ne l’aime plus.

Le drame qui se déroule alors sous nos yeux est l’aboutissement d’un échange dialogué, chanté, poussé à l’extrême. José a tout dit, Carmen a tout défendu. Le militaire attire alors soudain l’espagnole contre sa poitrine et la frappe en plein cœur. L’amour a été le plus fort.

3 commentaires:

  1. Magnifique récit de cette soirée à l'opéra... ça donne envie d'aller à Vienne!!!

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  2. Carmen en allemand! quel sacrilège !!olé!

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