mardi 12 mai 2009

L'Asie contée par un grand reporter

Une jeune journaliste de 25 ans, Sophie Bouillon, vient d'obtenir le prestigieux prix Albert Londres pour son article sur le Zimbabwe, publié fin 2008.
Créé en 1933 en hommage au journaliste français dont il porte le nom, ce prix récompense chaque année le meilleur reporter francophone de presse écrite, et, depuis 1985, le meilleur reporter audiovisuel.

« Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »
Cette phrase d'Albert Londres (1884-1932) résume bien l'idéal de la profession qu'il exerça pendant plus de trente ans, comme correspondant de guerre puis reporter.

Ses articles et récits de voyages, publiés au début du vingtième siècle dans Le Petit Journal, l'Excelsior ou Le Petit Parisien, reflètent son humanisme et la richesse de son regard face au monde et aux gens qu'il observe.
A travers tous ses reportages, Albert Londres informait sur les zones les plus dangereuses ou les plus fragiles du monde et tentait de sensibiliser l'opinion en utilisant des témoignages.
Il s'est ainsi rendu célèbre en traitant des thèmes comme le racisme ou l'oppression de l'être humain, qui restent toujours d'actualité.

J'ai récemment lu ses Visions Orientales qui regroupent des chroniques sur le Japon des samouraïs, l'Indochine des éléphants blancs et l'Inde de Gandhi. Et je dois dire que celles sur l'Empire du Soleil Levant m'ont particulièrement séduite! Il y décrit des maisons "puériles et délicieuses, sans clef, sans meuble"ou encore des "geishas à la coiffure huilée".
Il raconte le Japon millénaire, puis celui d'aujourd'hui avec ses villes comme Tokyo, la "cité décourageante".

Les chroniques de la "Belle Indochine" et du "Poète indien Tagore contre le mage Gandhi", nous sont narrées sur ce même ton de faux naïf et de curieux face à des coutumes et habitudes si différentes des siennes. Un vrai délice.

Albert Londres disparut dans l'incendie du George-Philipar, paquebot qui le ramenait de Chine, où il semblait avoir réalisé un reportage mystérieux, porteur d'un grand scandale. Le doute demeure encore aujourd'hui.
Quant au journaliste, il est devenu le père du grand reportage.

1 commentaire:

  1. Merci pour ce nouvel article qui nous fait rêver et voyager tout en restant derrière l'écran ! J'aime beaucoup le tableau illustratif, qui est le peintre ?
    Continue à nous émerveiller !

    RépondreSupprimer