mercredi 25 février 2009

L'adieu à une collection



Mardi soir. 19h. L'entrée du Grand Palais est illuminée et vide de monde en comparaison avec les trois jours d'exposition qui viennent de s'écouler.

Ce soir, on procède à la vente aux enchères de la collection d'Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé, et bientôt les quelques sept cent pièces seront dispersées à travers le monde.

La salle est comble; les enchérisseurs sont, comme la veille, venus nombreux. Et au fond, debout, un public curieux se masse pour voir une dernière fois les objets de cette fabuleuse collection, qui, projetés sur un écran, défilent au fur et à mesure des acquisitions.

Devant, le commissaire-priseur mène la vente avec une dextérité incroyable. Pour chaque nouvel objet, il énonce les montants à mesure que les mains se lèvent. Et le prix grimpe....
Derrière de grands murs provisoires, j'aperçois les salles d'exposition qui ont été admirées pendant toute la fin de semaine. Faute d'avoir pu entrer à cause de la foule trop nombreuse, je savoure ce soir l'ambiance si spéciale qui se dégage de cette vente et je tente de saisir la fascinante personnalité d'YSL à travers sa collection.
Au fond, derrière le public, une longue table permet de consulter les catalogues de la collection. C'est là que je fais la connaissance de Jean-François. Ses cheveux d'une blancheur immaculée s'accordent avec ses yeux bleu clair, et son style hippie avec son regard d'artiste sur le grand couturier. Il me raconte comment il a connu YSL lorsque celui-ci promenait son chien sur le Champ de Mars, puis comment il l'a retrouvé à Marrakech et avait "surgi" dans son jardin!
Jean-François écrit des poèmes sur les robes du soir, alors il a tout simplement demandé au couturier de les lire. "Un homme bon et simple, c'est ainsi qu'était YSL", ajoute t-il.

Nous feuilletons ensemble le catalogue, tout en gardant une oreille du côté des ventes : "30,000 euros !"... Une photo du couturier captive notre attention.
Jean-François m'avoue qu'il est indigné qu'une vente atteigne de telles sommes... Tandis qu'une dame derrière moi marmonne: "Ils auraient quand même pu faire des dons...!"

Jusque tard dans la soirée les enchérisseurs resteront sous la verrière du grand palais, pour tenter d’acquérir quelques pièces d’une collection incroyable dont la vente aux enchères restera dans l'histoire.
Photos: leschroniquesdelouise

3 commentaires:

  1. oui, fabuleux!; heureusement qu'il reste encore quelques personnages "mythiques" pour rêver et nous faire rêver , nous faire admirer le Beau et nous élever au -dessus de la médiocrité ambiante...

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  2. J'aime la façon dont tu restitues une ambiance !
    Et quelle rencontre en effet !

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  3. Hola Louise: vengo del blog de Macarena (La Oreja de Europa). Si quieres información y debate sobre Europa, pasate por europe@s.

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