lundi 25 mai 2009

Le nouveau drame d'Almodóvar

Etreintes Brisées. Le nouveau film époustouflant du réalisateur espagnol Pedro Almodóvar. Sans doute l'un des meilleurs qu'il ait tourné jusqu'à ce jour.
On y retrouve d'ailleurs les éléments bien connus de sa filmographie: la jalousie, le secret, la fatalité et bien sûr les femmes. Dont sa muse, l'éclatante Penélope Cruz, qu'il a une fois de plus mise en scène. Il avoue avoir écrit le film en pensant à elle.

Mais pour ce long métrage, Almodóvar a voulu montrer un peu de parité: Lluís Homar et Penélope Cruz se partagent l'écran et forment un couple où lui est cinéaste, elle, actrice. Tout au long du film, le spectateur est chargé de reconstituer le puzzle d'un drame passé. Le réalisateur de film, devenu aveugle, voit ressurgir les souvenirs de son histoire d'amour vécue quatorze ans plus tôt. Dans l'accident qui lui a coûté la vue, il a perdu la femme qu'il aimait.

Des morceaux de photos déchirées, une scène terrible dans des escaliers, le tournage d'un film qui en rappelle un autre (Pedro Almodóvar a repris un extrait de son film Femmes au bord de la crise de nerfs), puis un terrible accident de voiture. Le film est rythmé entre le présent et le passé.

Bien que Blanca Portillo incarne à merveille son second rôle d'amie fidèle, Penélope Cruz semble seule face à la caméra; c'est elle qui porte le film. Une fois brune héroïne aux lèvres rouge sang, une autre, superbe réplique d'Audrey Hepburn ou encore de la blonde Marilyn Monroe, "Pe" est éclatante de beauté dans ce drame almodovarien aux échos hitchcockiens.

Comment décrire cette sensation unique qui saisit le spectateur dès la première image du film, pour ne pas le quitter tout au long du spectacle qu’il voudrait voir se prolonger bien après sa fin ?

Pedro Almodóvar montre du rouge et encore du rouge. Grand aficionado de la couleur, il reste fidèle à ces rappels du drame, du sang et de la passion.
Quant à la photo d'un couple enlacé au bord de la mer, elle est celle à l'origine d'Etreintes Brisées: apercevant des amoureux solitaires sur une plage, Almodóvar décide d'imaginer et de raconter l'histoire d'un homme et d'une femme qui se sont aimés. Et le résultat est, à nouveau, digne du réalisateur.

Avec la dernière réplique prononcée par Mateo- Lluís Homar-, Almódovar signe une déclaration d'amour émouvante au cinéma: "Les films, il faut toujours les terminer, même si on est devenu aveugle".


Lire ce que j'ai écrit l'an passé
Voir aussi le blog d'Almodovar

2 commentaires:

  1. J'ai vu le film et j'avoue qu'il m'a quand même laissé une drôle d'impression... Amusant l'anecdote de la photo!

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  2. J'ai adoré ce film qui est, à mon goût, l'un des meilleurs d'Almodovar! J'ai lu ton article de l'an passé, quelle personnalité que celle de notre réalisateur espagnol...!

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