vendredi 12 mars 2010

Scène théâtrale vs scène politique

Un soir de représentation à la Comédie Française est comme un rêve, ou plutôt une parenthèse dans le quotidien. La beauté et la somptuosité du lieu saisissent le spectateur. Les dames n'ont plus leurs beaux atours, les messieurs ne portent plus de beaux habits. Quoique, dans l'assistance soudain, on voit un noeud papillon. Le seul. À la place des belles dames, une classe de lycéens occupe sur trois rangées les fauteuils du premier balcon.
Lever de rideau. Fantasio entre en scène. Fantasio est un cynique, un révolté. Il va pourtant réussir à devenir le bouffon du roi de Bavière et empêcher la princesse Elisabeth d'épouser le ridicule prince de Mantoue, joué par un très drôle Guillaume Gallienne.
C'est une femme qui joue Fantasio, suprenant au premier abord. On s'habitue très vite à sa voix rauque et à son travestissement. Les officiers, prince et roi sont solennels dans leurs beaux habits. Oeuvres de Christian Lacroix. Sublime, la robe de mariée de la princesse Elisabeth la rend radieuse et mélancolique à la fois.

Le Cirque d'hiver, un lieu insolite pour un meeting du PS.
A l'entrée, un homme-pancarte dénonce une injustice: ex-chauffeur de François Hollande et Martine Aubry, il n'a pas été payé pour ses six derniers mois de service...
Entrée côté journalistes. La salle de presse est immense. Mais voilà déjà tous les professionnels de l'information installés dans les gradins du Cirque, caméras, appareils photos et ordinateurs en main. Les jeunesses socialistes font flotter leurs banderoles rouges, roses et blanches.
Bertrand Delanöe, Martine Aubry et Jean-Paul Huchon font leur entrée au son de la musique des Lapins Féroces. Tout un programme.
Dans l'assistance, beaucoup de jeunes, des sourires. Applaudissements et acclamations ponctuent les discours des politiques.
Les journalistes travaillent, impassibles à l'excitation des militants.
Martine Aubry parle depuis presque une heure. Le Cirque a commencé de se vider.
Tous se précipitent à la fin pour embrasser leurs candidats, les flashes brillent et la foule s'éparpille à la sortie.

2 commentaires:

  1. finalement, la vie n'est qu'une vaste scène de théatre, où chacun joue, plus ou moins bien... son rôle...et les hommes politiques sont peut-être les pires des acteurs, dans la mesure où ils se coupent de plus en plus de la réalité!

    RépondreSupprimer
  2. Les costumes de Christian Lacroix étaient en effet très beaux! J'aime ta façon de nous faire rentrer dans des ambiances

    RépondreSupprimer