lundi 1 mars 2010

En route vers le Sud

Dans l'obscurité du petit matin, le train s'ébranle et quitte le remue-ménage parisien.
La campagne est humide et fade. Les arbres ne sont encore que des ombres tristes qui peinent à s'extraire de la brume matinale. De temps à autre, un clocher ou une ferme surgit de la grisaille. C'est encore l'hiver dans le Nord.
Et voilà que le Sud approche. Une lueur d'espoir brille faiblement: la mer, le soleil, l'Espagne. Passé Narbonne, juste avant Port-la-Nouvelle, le train traverse des eaux d'un bleu azur et profond. Il semble transporter ses voyageurs vers des îles inconnues, perdues dans un empire lointain de la Méditerranée.
Deux mouettes s'envolent. Un pêcheur, debout sur sa barque, remonte son filet. Et le train file à vive allure vers son but. "Toujours plus au sud", semble-t-il dire. Vers le soleil, vers le bonheur. Il n'est déjà plus aux milieux des eaux. La mer s'étend à l'Est. Derrière la ligne de l'horizon, se devinent d'autres îles et d'autres contrées, toutes ensoleillées.
Charmant printemps qui s'annonce avec ses amandiers en fleurs, tandis que la neige blanchit encore les sommets pyrénéens.
Dans le lointain, les Albères, dernière barrière (naturelle) avant l'Espagne, derrière lesquelles on devine l'étendue du royaume ibérique et les grandes plaines sèches et jaunes de Castille. À l'Ouest, le Canigou, montagne fière et majestueuse qui veille jalousement sur sa région depuis des siècles. Le train a atteint son but. Le sud du Sud. Le Roussillon.

4 commentaires:

  1. ...ou encore le paradis sur terre!
    mais il ne faut pas trop le dire, sinon nous serions envahis ...

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  2. Très belle description, il suffit de fermer les yeux et on se retrouve dans ce train...Bon séjour dans Le Sud!

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  3. Magique! on en rêve...

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